mardi 26 juillet 2011

"Lourdes", de Jessica Hausner, un regard agnostique sur le miracle

"Lourdes" sort mercredi sur les écrans français. Le film de Jessica Hausner, avec Sylvie Testud, Léa Seydoux et Bruno Todeschini a reçu le prix Signis du jury œcuménique au festival de Venise en 2009.

Clouée dans son fauteuil roulant par une sclérose en plaques, Christine se rend régulièrement à Lourdes. Parce qu'elle croit profondément en Dieu ? Non, pas vraiment. C'est surtout l'occasion de se sentir moins seule. Un voyage de groupe comme un autre. Autour de la jeune femme, certains malades et leurs familles prient du matin au soir. Des handicapés mentaux ou moteurs, des enfants atteints du cancer... Et pourtant, c'est Christine, l'incroyante, qui sera guérie.

A la manière d'un conte, Jessica Hausner raconte l'histoire d'un miracle. Elle invite le spectateur à se poser des questions, et elle se garde bien d'asséner des réponses. Le miracle récompense-t-il la foi et la vertu ? Pourquoi elle et pas un autre ?

Dans toute la filmographie consacrée à la cité mariale et à Bernadette Soubirous, la sainte qui l'a rendu célèbre, "Lourdes" tient une place à part. La réalisatrice autrichienne porte un regard agnostique et résolument personnel. Pour autant, elle n'attaque pas la religion et ne condamne pas l'Église. Et si elle n'hésite pas à mettre en scène la mesquinerie et la jalousie de certains pèlerins, le ton adopté n'est pas celui d'un Jean-Pierre Mocky, moqueur et sarcastique dans son "Miraculé" sorti en 1987.

Porté par une Sylvie Testud juste, sobre et puissante, "Lourdes" a le mérite de déranger et d'interpeller. Et comme l'indique un panneau au début du film de Henry King "Le chant de Bernadette" sorti en 1943 à propos des visions de Bernadette : "Pour les non- croyants, aucune explication n'est possible. Pour les croyants, aucune explication n'est nécessaire."

M.B.

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