mardi 26 juillet 2011

Centenaire du Machu Picchu : la cité cachée en danger


L’année 2011 marque le centenaire de la découverte d’une des nouvelles Merveilles du Monde : le Machu Picchu. Pas sûr, cependant, que ce soit le moment rêvé pour rejoindre la vieille cité inca. Le site, qui accueille quotidiennement 2500 touristes, a été placé "sous haute surveillance" par l’Unesco. Sans mesures de protection, cet anniversaire pourrait être le dernier.

Des milliers de touristes arrivent chaque semaine en train dans le village d’Aguas Calientes, où ils passent la nuit avant de monter au Machu Picchu. Les autres, peu nombreux, empruntent les sentiers de randonnée depuis Cuzco et marchent plusieurs jours avant l’ultime triomphe. L’accès à la vieille cité inca, découverte en 1911 par l'explorateur américain Hiram Bingham, ne se fait qu’au prix d’un long trekking à travers la Vallée Sacrée... ou d’un coûteux billet pour monter à bord de l'Orient-Express.


Un site menacé

En juin 2010, des inondations survenues dans la Vallée Sacrée après de fortes pluies avaient pris en otage des centaines de touristes qui n’ont jamais pu accéder au Machu Picchu et ont du être évacués. Les éboulements qui ont suivi cette catastrophe ont largement endommagé le site. Ce qui n'a pas manqué d'alerter l’Unesco quant à la protection d’un des derniers temples incas au monde.

Sur place, les touristes sont autorisés à arpenter librement les ruines et les terrasses du temple, ce qui provoque une érosion du sol et une fragilisation conséquente du site. Le Congrès péruvien a pourtant approuvé récemment la construction d’un réseau routier qui permettrait de faciliter l’accès au Machu Picchu pour les touristes. L'Unesco a catégoriquement refusé ce projet en juillet.


Vers une augmentation de la fréquentation

Deux semaines après le lancement des festivités du centenaire, qui durent un an, Le Pigeon libéré a voulu savoir comment le secteur touristique veillait parallèlement à la protection du site. Pour cette année, sur les conseils de l'Unesco, les autorités péruviennes ont fixé à 2500 le nombre d'entrées maximum par jour. "C'est effectivement le chiffre quotidien enregistré ces deux dernières semaines", nous a confirmé M-E Corvest, attachée touristique du Consulat Général du Pérou. Cependant, depuis début juillet, des entreprises du secteur privé ont lancé la vente en ligne d'entrées pour le Machu Picchu. Il est désormais difficile de prévoir à l'avance le nombre de touristes attendu chaque jour."

Jusqu'à maintenant, c'est la vente de billets de trains, unique accès au site, qui permet de prévoir et de réguler l'affluence touristique. C'est d'ailleurs un des autres problèmes qui menacent les touristes : ceux qui n'auraient pas acheté leur billet à l'avance pourraient se retrouver bredouille une fois arrivés au sommet.

Le pilier économique de la région

Les deux mois de fermeture du Machu Picchu en 2010 ont coûté 185 millions de dollars à l’industrie touristique péruvienne. C'est une des raisons pour laquelle le gouvernement local refuse de restreindre l’accès au site cette année pendant laquelle le nombre de visiteurs devrait doubler. L'économie de la région repose essentiellement sur l’affluence touristique générée par le "vieux pic" des Andes.

Des entreprises déploient toute une campagne de promotion touristique. Outre les billets vendus en ligne qui doperaient le nombre d'entrées au site, elles envisagent de faciliter son accès par la route, et déploient des moyens énormes pour développer les capacités d'accueil de la région. Hôtels, restaurants et boutiques ne cessent de fleurir.

M.C.

* Concernant l'état actuel du site et le danger de la pression touristique attendue pour le centenaire, nous sommes toujours en attente d'une réponse de l'Unesco.

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