vendredi 29 juillet 2011

Les militaires français vont-ils quitter le Tchad ?

Les associations humanitaires qui interviennent au Tchad ne s'inquiètent pas de la remise en question de la présence militaire française dans le pays.

"La réflexion en cours" du Quai d'Orsay sur la présence militaire française au Tchad n'alarme pas les associations humanitaires qui interviennent dans le pays. "Le Tchad est un pays en paix, insiste Djimor M'baihornom, secrétaire de l'Association solidarité France-Tchad, dont le siège est installé à Rennes. Si aujourd'hui le gouvernement tchadien désire voir partir l'armée française, il a ses raisons."
Batoul Sandoz a grandit au Tchad et y a fait ses études. Arrivée en France il y a quatorze ans, elle a créé en 2005, avec sa petite sœur, l'association Iyal Dari qui vient en aide aux enfants tchadiens en difficulté. "L'armée française est utile pour les ressortissants français. Elle les protège en cas de troubles. Mais il n'y a aucun intérêt pour la population tchadienne". "Elle était utile avant" soutient Youssouf Saki, président des Amis du Tchad. "Mais aujourd'hui, elle n'est présente que pour veiller à la sécurité des intérêtsmains libres dans cette partie du pays. du président Idriss Deby Itno, comme de tous les dictateurs en Afrique. Ce dernier veut les éloigner de la capitale, N'Djamena, pour avoir les mains libres. "

Toutefois, l'humanitaire reconnaît que les soldats français apportent une aide précieuse aux populations en difficulté. "Pour moi, il faut tout de même maintenir une aide médicale et développer une coopération civile et non pas militaire."

Politique intérieure
En début de semaine, les gouvernements tchadien et français déclaraient que l'avenir opération militaire Epervier était remis en question. Il y a un an, le président Idriss Deby Itno, arrivé au pouvoir par la force en 1990, avait déjà remis en cause la présence des soldats français en leur réclamant un loyer. Au même moment, il s'est débarrassé de la Mission des Nations unies en République de Centrafrique.
D'après les opposants au pouvoir, il s'agirait d'une annonce de politique intérieure ayant pour but de satisfaire une partie de la population tchadienne, hostile à l'opération militaire française, y voyant une atteinte à l'indépendance du pays.

"La mission est la même"

Les militaires français sont engagés au Tchad depuis février 1986. A l'époque, l'opération Epervier est lancée lorsque les forces armées libyennes, venues soutenir Goukouni Oueddei qui avait été renversé Hissène Habré en 1981, entrent dans le pays.



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Aujourd'hui, près de 950 soldats sont  présents dans le pays. 780 sont postés dans la base accolée à l'aéroport de N'Djamena, auxquels s'ajoutent cent-quarante militaires à Adéché ainsi qu'une vingtaine à Faya-Largeaun sans le Nord.
"La mission est la même depuis 1986", martèle le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'état major des armées. Au Tchad, les militaires français sont d'abord chargés de garantir la sécurité des intérêts français "et notamment des ressortissants, qui sont près de deux mille.
Conformément aux accords signés entre les deux pays, les soldats français doivent également "apporter un soutien logistique aux forces armées de sécurité tchadiennes et procéder à des formations militaires".

C. L.G.

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