lundi 25 juillet 2011

Attentat en Norvège : ce qui attend Anders Breivik

[Mise à jour le 26 juillet 2011. La police norvégienne envisage de poursuivre Anders Breivik pour crimes contre l'humanité. La disposition prévoit une peine maximale de 30 ans de prison. Le bilan des deux attentats a été revu à la baisse. Il est de 76 morts.]


L'auteur présumé des deux attaques, qui ont causé la mort de 93 personnes en Norvège, a comparu lundi 25 juillet. Anders Breivik a admis être l'auteur des faits. Un long parcours judiciaire l'attend.


Vendredi, une voiture piégée explose à Oslo, près du siège du gouvernement norvégien. Quelques heures plus tard, un tireur fou s'en prend aux jeunes participants d'une université d'été du parti travailliste. Les deux attaques ont causé la mort d'au moins 93 personnes. Le suspect a été interpellé en début de soirée. Anders Breivik assure avoir agit pour protester contre le multiculturalisme de son pays.

Première audience

En public et en uniforme. C’est comme cela que l'homme de 32 ans souhaitait comparaître, selon son avocat, Geir Lippestad. Mais la police et le bureau du procureur ont empêché que le suspect ne se serve du tribunal comme tribune. C’est à huit clos et en vêtements civils que s’est finalement tenue la première audience, lundi après-midi à Oslo.

Conditions de détention

Lors de cette audience, le juge Kim Heger a décidé de quatre semaines d’isolation totale. Il a aussi exceptionnellement demandé huit semaines de détention provisoire (au lieu de quatre), renouvelables. Le suspect n’a pas plaidé coupable.

Enquête de personnalité

Durant les prochaines semaines aura lieu une enquête policière. Des médecins se pencheront sur la personnalité du suspect. S’ils le jugent atteint de troubles psychologiques, ils peuvent conclure à une irresponsabilité pénale. Anders Breivik échapperait ainsi à la prison, ce que certains Norvégiens redoutent déjà.

Procès

L'enquête policière pourrait mener à une inculpation, mais l'ouverture d'un éventuel procès n'aurait pas lieu avant un an.

Peine encourue

La Norvège ne pratique plus la peine de mort depuis 1979, la dernière exécution ayant eu lieu en 1948.

Aujourd’hui, la peine maximale est fixée à 21 ans de prison, y compris pour les faits de terrorisme. Une peine qui peut toutefois être prolongée de plusieurs périodes de cinq ans si la justice estime qu’un risque de récidive existe.

Un projet de loi visant à porter à 30 ans la réclusion en cas de faits de terrorisme est en cours d’étude par le Parlement norvégien. Mais cette disposition ne devrait a priori pas s’appliquer à cet attentat.



L.P.

A lire ailleurs dans la presse

Le système judiciaire norvégien à l'épreuve du drame, LEMONDE.FR, 25.07.11

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