vendredi 29 juillet 2011

Les secrets de longévité des Japonaises

© Flickr/Malias
Le record est une fois de plus confirmé. L'espérance de vie des Japonaises reste la plus longue au monde. Elle serait de 86,39 ans en 2010, d’après les chiffres officiels du ministère de la Santé, du Travail et du Bien-être nippon. Les Japonaises se placent ainsi devant les Françaises (84,8 ans). Pour expliquer ce score, les scientifiques ont émis plusieurs hypothèses.

Un super patrimoine génétique ?

Une des hypothèses qui pourrait expliquer la longévité des Japonais serait un patrimoine génétique particulier, bien conservé du fait de l’insularité de ce peuple. Mais cette idée a rapidement été balayée. En effet, une étude a montré que les habitants d’Okinawa qui se sont installés à Hawaï (États-Unis) et au Brésil avaient adopté les problèmes cardiovasculaires et l’espérance de vie raccourcie de leur pays d’adoption.

Une météo favorable ?
L’île d’Okinawa possède un climat tempéré, d’une vingtaine de degrés une grande partie de l’année. Ce beau temps permettrait aux habitants de travailler dans les champs ou se promener à l’extérieur presque toute l’année. D’autre part, l’île aurait une très faible pollution, ce qui favoriserait une santé de fer. Mais ces hypothèses restent des suppositions et n’ont pas été scientifiquement prouvées. 

Une alimentation saine ?
Lorsque les scientifiques ont constaté que la longévité des Japonais n’était pas due à un patrimoine génétique particulier, ils se sont focalisés sur leur hygiène de vie. L’alimentation traditionnelle nippone y serait pour beaucoup. En effet, le thé et le soja possèdent des propriétés antioxydantes, qui freinent le vieillissement des cellules de l’organisme et l’apparition de cancers. Le poisson, moins gras que la viande, permet de conserver une bonne santé cardiovasculaire.
Sur l’île d’Okinawa, championne de la longévité, les habitants appartenant aux générations les plus anciennes pratiquent le Hara Hachi Bu. Cette tradition consiste à rester légèrement sur sa faim après chaque repas. Un comportement qui évite de manger de trop grandes quantités, d’être en surpoids et de ce fait en mauvaise santé. Mais combien de Japonais suivent encore ces règles alimentaires à l’heure de la mondialisation des fast-foods?

Une activité physique ?
L’activité physique permet de réguler l’appétit, de brûler les graisses et de procurer un bien-être psychologique. Tous ces éléments, qui manquent parfois aux sociétés modernes, favorisent une grande espérance de vie. Mais les Japonais sont-ils plus sportifs que les autres populations ? Pas vraiment. Néanmoins, les habitants de l’île d’Okinawa intègrent traditionnellement une activité physique modérée à leur quotidien : travail physique à l’extérieur, marche… Ce qui fait dire aux scientifiques que cela pourrait être à l’origine de leur vie plus longue et en meilleure santé.

Une société favorable à la longévité ?
Pour certains spécialistes, la longévité japonaise serait due aux caractéristiques de la société de ce pays. C’est ce que soutient Michael Marmot, spécialiste de l’espérance de vie, professeur de santé publique à l’University College de Londres. Selon lui, le haut niveau d’éducation des Japonais ainsi que la cohésion de leur société aboutirait à un plus faible taux de criminalité et de personnes emprisonnées.

Des chiffres truqués ?
Pour les esprits les plus incrédules, le record de longévité nippon serait un mythe. Le gouvernement livrant ces chiffres pourrait les falsifier, ou pire, des japonais pourraient cacher leurs morts. Cette dernière hypothèse a été évoquée après un scandale survenu l’an passé. La police aurait trouvé le corps de Sogen Kato, doyen du Japon, momifié chez lui depuis 30 ans. Sa famille aurait caché le corps pour continuer à recevoir une pension de retraite…

L.P.

A lire aussi :
 Cahiers québécois de démographie, Volume 33, numéro 1, printemps 2004, p. 29-49, Mortalité aux grands âges et longévité, L’évolution de la longévité à Okinawa, 1921-2000

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